Tous les milieux naturels, où l'homme n'a pas sa place, sont inquiétants et attirants.
On entend souvent que le fait de voler en parapente n'est pas naturel, dangereux.
Plus largement, qu'est-ce qui est naturel ou instinctif pour l'homme ?
Seulement marcher et courir ? et nager, plonger à 50 mètres sous la surface, faire du vélo, conduire une voiture, rouler à 130 km/h, est-ce que c'est naturel, normal, risqué, dangereux ?
Le ciel, la surface de la mer, les profondeurs de la mer, la haute montagne, l'homme n'a rien à y faire. Nous ne sommes pas faits pour ça et pourtant nous y allons, fascinés !
Nous sommes attirés par tout ça. Pourquoi éprouvons-nous le besoin
de se confronter au ciel, à la mer, au danger, au manque d'oxygène, à la
vitesse, à la mort.....
Dédale
et son fils Icare pour fuir le labyrinthe dans lequel ils étaient
enfermés construisirent, grâce à des plumes d'oiseau, des ailes qu'ils
fixèrent sur leur dos. Icare, selon les conseil de son père ne devait
pas s'élever trop haut dans le ciel afin que le soleil ne fasse pas
fondre la cire qui maintenait les ailes. Grisé par son vol, Icare,
attiré par l'ivresse de la liberté et de la découverte du vol se
rapprocha du soleil, ce qui entraina sa chute et sa mort dans la mer
qu'on nomma la mer Icarienne.
Alors, avons-nous le droit ? Pouvons-nous ? Devons-nous voler en parapente ?
Essayons d'être rationnels, de réfléchir de manière rationnelle, ce qui est difficile quand on a peur. La peur des souris ou des araignées, quand on habite en France est-elle rationnelle ?
Alors on en arrive à la notion de risque, de quantité de risque, d'acceptation de risque dans sa vie. Cette donnée est immensément variable selon les individus, leur éducation, leur histoire, leur vécu, leur âge, leur profession.
Deux facteurs entrent en jeu : la connaissance et l'habituation du risque.
La connaissance :
Quand on fait du parachutisme, on connait le fonctionnement, les différents systèmes de sécurité, les procédures, l'entrainement, la formation, Ceci fait que ça ne nous parait pas être une pure folie mais un sport comme un autre.
L'habituation du risque :
Quand nous sommes confrontés toute la journée, tous les jours à une grande part de risque dans sa vie, prendre des risques devient banal. C'est pourquoi les guides de haute montagne, par exemple, qui sont d'excellents techniciens, conscients, prudents, sont également confrontés aux accidents. D'une part ils s'exposent aux risque de la montagne et d'autre part, ils "s'habituent" à la prise de risque.
Revenons-en au parapente. J'y vais ou j'y vais pas ?
Difficile d'apporter une réponse, une vérité. Dites vous que votre moniteur, dans le cas du biplace, prend toutes les précautions, cherche à diminuer la part de risque au maximum, pour lui même d'une part et pour son passager, dont il a la charge, d'autre part.
Donc selon nous, oui, on peut faire du parapente sans prendre de risques inconsidérés, sans se mettre en danger.
Contrairement à la route, par exemple, on peut se dire qu'en parapente, la fatalité n'existe pas. Ce qu'on lit dans les journaux : les rabattants, la voile qui part en torche. Tout ça n'existe pas. Tout est prévisible, la météo, son évolution à court terme, les adaptations qu'on en dégage, les marges qu'on veut bien se donner.
Nous aimons à nous dire que nous maitrisons tout, contrairement à la route encore une fois où l'on ne maitrise pas le conducteur qui grille une priorité et tue plusieurs personnes, qui pourtant étaient très prudentes.
Alors faites-vous plaisir, vivez, raisonnez.....
L'équipe d'Airmax